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Le dialogue, quel est le dialogue pour amorcer le dialogue?

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Il s'agit de remettre en chantier la texture comptable de l’entre-deux, les partenaires manquent de phrases qui déchiffrent leurs comptes relationnels. Ils sont toujours en retard pour saisir leurs histoires du donner, recevoir et rendre. 

Quels sens (signification et direction) attribuer au donner, recevoir et rendre? Don et dette ne sont pas identifiables sans les mots. Les paroles doublent les gestes, les soulignent même si elles s'en écartent parfois: « il ne fallait pas», « c'est rien du tout ». Trop d'absences de verbalisation empêchent les membres de la famille de se retrouver et de trouver une manière de donner, de recevoir et de rendre qui soit plausible dans des termes viables pour tous. Trop de verbalisations, de clarifications font basculer la relation dans un bilanisme permanent.

Le point d'équilibre entre donner et recevoir est toujours instable, agité; il n'est pas nécessairement utile de tout dire dans la famille en répliquant sur le champ. Les questions sur les relations s’imposent lorsqu'il y a stagnation, stabilisation permanente des plateaux de la balance. La pathologie et la souffrance viennent de ce « croupissement relationnel ». Les partenaires de la famille sont alors englués, c’est à dire pris dans

l'impossibilité de donner ou de recevoir.

Que veut dire pour un enfant de se représenter en dette, de penser qu’on lui doit beaucoup ou tout, ou d'être le créancier de ses parents? Comment trouver dans l'usage ordinaire de la langue à travers les questions "qui donnent la parole" ce qui offre le plus à compter, à penser et à dire l'échange?

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«Rapportez moi, énonce le consultant, votre propre vision de ce qui constitue la justice dans la relation pour vous » Le consultant n'est pas un juge, il permet d'évoquer la balance du donner et du recevoir; il lui faut un certain type de courage pour promouvoir ce dialogue, la parole prônée établit le monde de l’entre-deux. Aussi longtemps qu’un partenaire se soucie de repérer, de témoigner de l’injustice, il sauvegarde la fiabilité et la confiance dans cet entre-deux. 

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Au-delà des ruminations autojustificatives, chacun de nous a besoin des propos de l’autre pour établir «sa propre réalité  relationnelle» à travers et par la contestation de cet autre. Chacun délibère dans son for intérieur à l'aide de la graduation de son échelle issue de ses expériences passées. Chaque partenaire d'un binôme familial a un compte à faire entendre, une parole à dire pour traduire en justice, faire émerger le donner, le recevoir et le rendre.

Il y a là les racines de la possibilité d'un dialogue autour des prises de positions réciproques entre les partenaires impliqués dans la situation familiale. Être en dialogue signifie considérer le « résultat » de la relation du point de vue de l'autre, se déplacer vers l'autre sans se fondre en lui, ni le réduire à soi-même. 

L’important est bien sûr le contenu, mais l'essentiel est l'effort  pour parler, pour dire une parole qui compte. Être disponible pour examiner la relation, pour évoquer les contentieux et justifications est déjà une manière de donner.  

Par la partialité multidirectionnelle, le consultant se range alternativement et pendant un long moment du côté de chaque membre de la famille, il l’aide à prendre position et « impose », enseigne aux autres une écoute. Ensuite, il inaugure une séquence avec un autre membre de la famille, non sans avoir précisé par exemple: « maintenant, vous voulez ajouter quelque chose avant que je passe la parole à quelqu'un d’autre?".

 

Les entretiens s'intéressent à chaque membre de la famille même ceux qui sont absents voire décédés.«Le thérapeute ajoute son propre dialogue à la famille par le fait que ses questions apportent  quelque chose à la famille »(IBN 1991). «Le thérapeute apporte le drame de la tension existentielle du dialogue » (IBN 1991). Par cette méthodologie le consultant contextuel stimule le dialogue indirect entre les membres de la famille.

Comment le consultant tente-t-il d'être utile pour chacun dans cette situation familiale?

Quel est son rôle dans l'œil de l'enfant? L'enfant voit-t-il le consultant comme quelqu'un qui prend son intérêt en compte  ou perçoit-t-il le consultant comme l'agent des parents ou comme quelqu'un qui tente d'aider ses parents?

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La question que je me pose en tant que consultant est comment m'adresser à vous?  Vous êtes des parents, je vais vous interpeller en tant que parent en vous nommant le «papa» et la «maman», j'appellerai les enfants en utilisant les prénoms. En m’adressant à vous de cette manière plus vivante que de dire Monsieur et Madame  je souhaite rendre notre entretien plus personnel et essayer de vous aider dans ce sens là.

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Ce qui est important dans ce type d’entretien, ce sont les ressources positives que nous pouvons négliger dans nos propres relations de famille et ces ressources peuvent être présentes juste à proximité là où apparemment le problème se situe.

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Je voudrais me centrer sur les choses favorables. Je veux dire par là de ne pas pointer du doigt les contentieux. Je vois les membres des familles comme potentiellement pouvant s’entraider,  je voudrais voir les ressources dans votre famille, comment la relation avec chacun peut être une ressource. Je suis plus intéressé par le positif que par le négatif. 

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Je voudrais apporter une aide envers les personnes présentes dans l’entretien mais aussi à vos proches,  je m'attache moins à marquer ce qui va mal qu'à ce qui peut vous rapprocher.

Je porte un intérêt à chaque membre de la famille, je ne néglige pas ceux qui ne sont pas présents.,

Qu'est-ce qui pourrait être fait pour être un point de départ? Qu'est-ce qui pourrait être une aide et  démarrer les choses dans un sens positif?

Que pensez-vous répondre  à la question: y a-t-il quelque chose de vraiment bon dans votre famille? quelque chose sur laquelle chacun puisse construire ou compter? Jusqu'ici je me suis heurté à un mur pour repérer  avec vous du positif.

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Je cherche avec vous des ressources, par exemple quand pouvez-vous compter les uns sur les autres? 

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Qui vous soutient, vous a aidé à évoquer, à partager les choses difficiles, injustes ou douloureuses ? 


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Qui pourrait vous aider aÌ€ amorcer  un dialogue  dans votre famille ?

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Devons-nous taire, passer sous silence, ne pas  parler de tel élément ou événement, pour poursuivre l’entretien?   

Avez-vous besoin d’un délai  pour aborder ce problème  ?

Quand pensez-vous y être disposé ? Y a-t-il un préalable  avant de pouvoir en discuter en famille? 

Une question doit-elle  d’être résolue en préalable ?

 

Je suis intéressé par les bénéfices pour la  génération montante. Je pense que nous travaillons pour les plus jeunes, ils vivent plus longtemps, leur espérance de vie est plus longue et leur personnalité est modifiable.

 

Une première question que j'adresse à l'un ou l’autre d'entre vous: qui a pris la responsabilité d'engager un entretien en famille, lequel de vous deux va répondre?

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Qui a la plus grande disponibilité pour parler des problèmes dans votre famille?

Où se trouve la différence entre ce que vous formulez et ce que dit tel autre membre de votre famille…… ?

Jusqu'à quel point cela vous coûte-t-il de vous exprimer ici dans le contexte de l’entretien, (de la thérapie) ?

Je vous remercie de la confiance que vous me faites en exprimant les souffrances, (les injustices, les sentiments d'impuissance, les colères, les indignations).

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Est-ce une chose qui se produit en famille? Il y a des longs moments de silence ou sont-ils seulement des silences sur les questions, les propos plus personnels ?

Pensez-vous que vous êtes face à un juge qui doit décider de votre sort?

Pensez-vous que je me montre plus partial envers d'autres membres de la famille qu'envers vous?

Vous est-il possible de parler des problèmes familiaux entre frères et sœurs? ou avec un interlocuteur privilégié et lequel?

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Vous n'êtes pas obligé de répondre aux questions, mais sans aucun doute, cela donnerait quelque chose aux autres membres de la famille.

Vous avez le choix de ne pas répondre à des questions difficiles mais c'est ce que vous donnerez qui me permettra de vous aider et de vous donner.

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Lorsque je vous pose une question sur les difficultés du passé avec vos parents, est-ce que parler ici pourrait les aider? Cela vous aide-t-il? Est-ce que cela vous permet de soutenir votre enfant? Je pense à vos enfants, je pense aussi aux petits enfants qui ne sont pas encore visibles aux générations qui vont venir.

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Je sais combien il est difficile pour un enfant, quelque soit l’âge, d’être présent dans une telle discussion…..(concernant les parents ou les grands-parents),  l’enfant nous a laissé dire... Je m’adresse maintenant à lui :  vois-tu un bénéfice ou une difficulté du fait d’entendre ce  que les parents racontent  aujourd'hui ?

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Pensez-vous que je suis plus partial aux propos de votre…  qu'à vos propres dires?

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J'aimerais aller dans le sens du futur, aller dans le sens des générations à venir, je ne veux m'appesantir sur le passé que pour ce qui est utile pour le futur.

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Avez-vous l'impression que le consultant ou quelqu'un de votre famille cherche quelque chose qui vous rende responsable des difficultés de votre enfant?

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Est-il juste de dire mon impression, vous êtes généreuse avec votre….. partenaire,  parent, vous évitez,  redoutez qu'il ne soit pris en défaut?

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Considérez-vous que les reproches qui vous sont faits par … sont justifiés, pouvez-vous préciser lesquels ?

Pouvez-vous gagner quelque chose pour vous-même du fait d'accorder une écoute à votre......... malgré les reproches qu'il (elle) adresse envers vous-même (ou un autre membre de la famille )? 

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Est-ce que votre parent pourrait apporter  à votre relation avec lui en acceptant de parler?

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Cela mène-t-il à d'autres conversations entre vous et votre partenaire, vous pensez que maintenant il y a une expérience différente pour un dialogue chacun avec l’autre?. 

 


 

Pensez-vous que vous ne pouvez pas exprimer à …….le souci que vous avez envers lui (elle)? Parler aurait-il  plus de conséquences négatives que de bénéfices?

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Avez-vous l'impression de pouvoir gagner quelque chose en parlant d'un sujet difficile?

Est-ce que vous avez une idée, un exemple d'un pas utile vers un gain de  confiance dans la relation à……. ?

Qu’est-ce qui vous permettrait davantage de dormir, d’avoir une sexualité satisfaisante, de vous sentir parent, dans cinq ans, dans dix ans? Cette anticipation peut-elle  vous aider dans le choix que vous avez à faire aujourd’hui? 

Pouvez-vous vous appuyer sur un membre de la famille présent pour ouvrir une discussion sur des sujets difficiles, les sujets qui vous préoccupent?

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As-tu une idée de ce qui serait important de dire dans la séance dans le but d’aider ton parent?

Comment toi et moi (le consultant), allons-nous tenter d’aider tes parents (absents dans nos entretiens)? je n’ai pas la solution mais je te propose qu'on y réfléchisse  ensemble. 

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Comment pouvez-vous (les enfants) avec moi (le thérapeute ) travailler en équipe pour aider votre famille? 

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Cela vous coûte-t-il de faire la démarche de rencontrer un professionnel?

Avez-vous un élément à ajouter ou regrettez-vous d’avoir parlé de vous-même ou d'un autre membre de la famille?

Vous ne parlez jamais des maltraitances, c'est difficile de subir des violences mais c'est encore plus difficile de ne pouvoir rien dire de ce qu'on fait les parents.

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L'entretien de ce jour consolide-t-il des opportunités de dialogue dans votre famille?

Y  a t-il un élément que vous auriez voulu dire ou au contraire que vous regrettez d'avoir formulé?

Dans cette situation difficile, à votre avis, qui souffre le plus?

 La santé physique de quelqu'un est-elle affectée, votre sommeil est-il satisfaisant?

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Jusqu'à quel point cela vous coûte-t-il de vous exprimer dans cet entretien? Pour qui imaginez-vous un bénéfice, pour vous même ou pour un autre membre de la famille?

Pensez-vous que j'essaie d'aider par mes questions votre…….( enfants, conjoint, famille)?

Pour vous se taire est-il une manière de donner et de protéger quelqu’un; comme dans d'autres familles parler est-il une façon de donner? 

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Avez-vous regretté d’avoir exprimé votre position dans cette séance ou dans les précédentes?

Y-a-t-il a des éléments, (des informations, des vécus) que vous avez formulés pour la première fois, aujourd’hui, devant les membres de votre famille?

Il semble que les membres de la famille veulent s'exprimer à travers vous; ils souhaitent que vous formuliez des choses qu'ils ne peuvent pas dire ou n’osent pas dire; cette manière d'aider au sein de votre famille est-elle habituelle? avec qui est-ce le plus fréquent?

Quelles sont les ressources dans les moments favorables?

 L'espoir de vous venger de ceux qui vous ont exploité pourrait-il rendre la vie plus difficile à votre enfant ou le soutient-il dans sa vie?

Acceptez-vous qu'on vous aide à vous souvenir de la situation où vous auriez été maltraitant?

Qu avez-vous pu penser de cet entretien? 

Quelles sont les idées qui vous sont venues à l'esprit après l'entretien de la dernière fois, tout de suite après ou dans les temps qui ont suivi jusqu'à maintenant?

Quelles sont les questions qui ont pu vous paraître utiles au cours de cet entretien?

Je repose la question: vous-même voyez-vous quelque chose d'utile qui a pu s’énoncer ou se passer dans la séance de la dernière fois?

Regrettez- vous d'avoir tenu des propos ou souhaitez-vous ajouter des éléments à ce qui a été parlé aujourd'hui ou dans la séance précédente?

Dans tout ce qui a été formulé aujourd'hui par votre…. partenaire, (enfant, parent),  y a-t-il des propos que vous n'aviez pas prévus? Y-a-t-il de l’inattendu, du nouveau?

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